1996 / Orage

d’August Strindberg

Diffusion

Créé le 13 février 1996 au théâtre du Point du Jour – Lyon.

En tournée à la Salle Gérard Philipppe – Villeurbanne,
au TGP – Saint-Denis,
au CDN d’Orléans, …

Distribution

Mise en scène et scénographie : Bruno Meyssat

Avec :
Geoffrey Carrey, Philippe Cousin,
Vincent Vernillat,
Christine Bertocchi,
Catherine Vallon, Sylvie Jobert,
Jean-michel Rivinoff

Lumière :
Claude Husson et Bruno Meyssat
Assistants a la mise en scène :
David Moccelin et
Jean-michel Rivinoff
Costumes :
Gisèle Madelaine
Son :
Patrick Najean
Régie générale :
Franck Besson
Construction décor :
Christian Pouchard, Patrick Lerrat,
Elisabeth Buisson et Actes 48


Un spectacle Théâtres du Shaman en coproduction avec le Théâtre Gérard Philippe – Saint-Denis et avec le soutien de l’ADAMI et l’aide technique de TNP.

Présentation

Le texte que je vous propose se compose de fragments. Il apparaîtra que je regarde résolument Orage comme jouxtant l’œuvre autobiographique de l’écrivain suédois (Inferno, légendes, Seul, Journal Occulte …) cédant à l’évidence de l’engendrement mutuel des deux œuvres.

L’homme vivant de feu, Strindberg, posant devant lui son texte qui rayonne en retour vers lui, dardant sa vie dont il reprend le récit inlassable, commencé avec « Le fils de la servante ».

L’écriture d’une telle pièce évoque pour nous une genèse du texte particulière. Une voix intérieure qui s’enfle, se dissocie du fait de « sa haute pression », se polarise, élève des caractères, met en place des conflits.
Pourtant, le côtoiement de ces personnages, fils et filles de la « même lave » demeure irréel, biffé d’ étrangetés, tant ce qui les unit et les mène, Strindberg, le Fils de la servante, est un père jaloux, hypnotisé par sa propre vie intime.

Orage est une pièce assez courte ; elle se compose de trois actes.

A la première lecture, sa densité n’a d’égal que son étrangeté. Une fréquentation plus longue du texte révèle la nature métaphysique de son propos et de son intrigue.

C’est une pièce qui « traite » de l’être même, du temps et de ce qui lie les humains de manière visible et non visible.

La parole dans Orage arrive comme à travers des épaisseurs vaincues, des distances abolies mais encore sensibles, décelables. Même si nos yeux les voient ensemble, dans l’air fictif du plateau, ils sont visions parfois, l’un pour l’autre, et agissent, vivent leurs sentiments en conséquence.

Cette écriture qui expulse les personnages hors de l’auteur agit de même pour les choses « inanimées » et, entre autres : l’espace. Ainsi peut-on prêter à l’espace des pensées secrètes, des sentiments.
Cette mitose prodigieuse élève ce qui aurait pu être, dans d’autres mains, un drame bourgeois étrange au rang d’une tragédie métaphysique au sein de laquelle les catégories de l’être sont malmenées (celles de la conscience) par l ‘émergence de forces plus profondes.

Presse

Libération

Par René Solis
avril 1996

Strindberg, mais orageux en fin de journée

Le Monde

Par Bernadette Bost
Février 1996

A Lyon, Bruno Meyssat affronte la scène mentale de Strindberg