1985 / Insomnie

Diffusion

Créé le 1er Octobre 1985 à l’Eden Théâtre – Villeurbanne.

Distribution

Conception : Bruno Meyssat

Avec :
Alain Alberganti,
Jean-Pierre Hollebecq,
Margrethe Höjlund,
Catherine Pouzet
Intervention auprès des acteurs : Sylvie Hériot et Philippe Cousin
Bande son originale :
Carole Rieussec en coproduction avec le Studio Grame – Lyon

Un spectacle Théâtres du Shaman.
Avec le soutien du fond de l’aide à la création du Ministère de la Culture.et les soutiens techniques du Centre culturel de Feyzin, du T.O.L, du T.N.P, de Traction Avant, du Satire, de l’Auditorium Maurice Ravel, du Théâtre du 8ème – Lyon et des établissements OSI.

Présentation

À la différence de Fractures , où ils étaient porteurs et « expulseurs » d’énergies vives, les acteurs d’ Insomnie sont travaillés en vue d’une captation de forces bien souvent contenues, quasi secrètes parfois.

Ici porteurs de lumière, ils opèrent dans « le cube d’air du lieu », comme des masses actives, parfois indistinctes, dont la perception peut engendrer chez le spectateur un doute quant à ce qu’il voit.

Insomnie est une plongée qui donne à voir, par strates successives, des actes et des paysages humains.

© Daniel BATAIL

Imaginez un lieu qui serait réceptacle d’une lumière provenant d’un autre lieu, non visible.
Là, des images et des lumières affluent et refluent telles des liquides, dans ce bocal sombre et sans bords, où des courants très construits charrient des actes et des présences d’hommes et de femmes.

Et le noir de ce lieu est aussi vaste, quand il transpire des images, qu’un champ.

La lumière est l’agent moral d’ Insomnie . C’est elle qui anime un plan de réalité passant de l’invisible au visible, de l’énergie au spectaculaire.

Et cette réalité a pour nom : Séance.
Le verbe s’est retiré laissant à la forme et à la mouvance l’enjeu de cette Séance.
Mais la séance ici est une pièce de Musique Visuelle.
Il est dit dans la Bible, que le son conduit à l’image, parfois même à la présence.
Il est donc équitable d’avancer que la musique, qui est la forme la plus liée au temps, nous tire à l’espace et au lieu.
Le lieu où se déroule Insomnie c’est du temps qui a pris. On peut nommer cela condensation, cristallisation, toujours est-il que l’agencement des parties est de l’ordre musical.

La tonalité d’ Insomnie réside en effet dans sa partition. Celle-ci repose sur une nature double : la musique et le son « orchestré ». Entre ces deux voies, ces deux voix, se tissent des liens d’ordre contrapuntique ou « d’entraide », de rythme et de cacophonie, de timbre froid ou chaud… Entre elles tous les aspects de « la discussion », de l’échange des forces, pour aboutir à des collisions, parfois à des collusions, à des complicités qui contribuent à lisser l’image ou à désamorcer la crudité d’un plan.

Insomnie propose une série de 12 visions, apparitions nocturnes d’êtres et d’objets.

Ainsi ce peut-il que vous soyez spectateur de ce songe qui insiste à la porte de votre maison : l’insomnie.

Presse

Par Michel Alberganti
1985

 « Insomnie » : la caverne des somnambules