2023 / Plaisir de relier

Avancer vers l’écriture de plateau

Chantier Nomade

Du 22 mai au 3 juin 2023
Aux Les Subsistances – Lyon

Je pratique ce que l’on nomme désormais une : écriture de plateau et c’est cette manière de réaliser ces spectacles et d’y prendre part qui sera au centre de cet atelier.

L’aire d’expérience que je vous propose concerne donc principalement les aires de sensibilité de l’acteur qui favorisent, lors d’improvisations, l’éclosion de séquences singulières, développées par lui et par lui seul (comme une personne irremplaçable) car elles impliquent l’histoire propre de chacun(e).

Ici un acteur -une actrice n’est pas seulement un(e) interprète mais celui-celle qui trouve quelque chose non prévu, ni visible auparavant. Il-elle est bien celui-celle par qui arrive véritablement l’évènement.

On peut regarder ce chantier comme un retour à quelques fondamentaux puisque l’aire d’expérience proposée implique l’histoire et le mode de travail singulier de chacun(e). Comment chacun(e) s’y prend dans des situations de plateau instables et observées.

C’est une interrogation au sujet des moyens et de la manière d’accéder à un état de travail en porosité avec des domaines subliminaux de la personne. Le partenaire de jeu y a toute sa place. Il est une chance et non un problème.

Dans un premier temps, par un partage d’exercices, je vous propose d’explorer cette créativité de plateau. Ces exercices favorisent les connections aux différentes aires d’imaginaire et de mémoire de chacun(e) adossées à des ressources subconscientes et dont les capacités d’invention et de vivacité sont parfaitement identifiables.

Ils concernent les liaisons entre différents aspects d’une situation : un objet et un souvenir, une vision fugitive du partenaire et une pensée, un mot et un autre.

La capacité et le plaisir de relier des événements favorisent un agrandissement de nos ressources disponibles et de notre liberté.

Photo Bruno Meyssat

Leurs protocoles sont précis car ils favorisent l’état d’improvisation en sécurisant la personne en activité et observée ; comme le format même d’une feuille de papier est le giron favorable pour l’éclosion d’un dessin.

Dans mon travail la question de la prise de notes est centrale. Par elle s’opère le tri de nos expériences afin d’en favoriser la mémorisation, elle est aussi l’occasion d’énoncer des projets en vue de tentatives nouvelles.
Cette pratique s’inspire des pratiques développées par certains entraineurs dans le sport de haut niveau (sports collectifs ou individuels).

Le travail avec l’objet, quant à lui, permet d’externaliser pour l’acteur-l’actrice des chantiers intérieurs. Il manifeste des potentiels car sa matérialité pose dans l’espace extérieur des faits et des liaisons qui se déroulent en notre for intérieur. Déposés, séparés de nous, ils interpellent la mémoire et provoquent le désir d’agir.

Nous nous interrogerons ensemble sur l’importance des dimensions subconscientes de notre vécu au plateau. Combien elles sont souvent prépondérantes à certaines étapes du travail. Ces manifestations sont une richesse et une capacité augmentée. Par elles on peut s’en remettre à des inventions de plus grande intensité, différentes de celles qui répondent au souhait de bien faire ou de combler des attentes extérieures – d’ailleurs souvent projetées-. Avec une aisance que n’a pas notre raison elles relient et coordonnent ce qui demande discrètement en nous de voir le jour.

Le parcours de chacun(e) n’est pas une anecdote mais une chance.
Ce chantier s’adresse aussi à ceux et celles pour qui le texte dramatique est la voie, mais également aux danseurs-danseuses.  Pour ce chantier, je serai accompagné d’un(e) acteur-actrice de Théâtres du Shaman. 

Bruno Meyssat